LA GUERRE DE 1939-1945
 
       Les bonnes habitudes ne sont pas perdues; dès le 6 novembre les protestations commencent contre les réquisitions, le 24 avril 1940 c'est contre le manque de main d'oeuvre agricole.
      Mais revenons aux opérations; Ossey est devenu dans les premiers jours de la guerre une étape pour les opérations de réquisition de chevaux; ce qui implique l'approvisionnement d'un millier de bêtes en paille et en fourrage.
      Les jours sombres de juin sont marqués par une attaque d'avions italiens (13 juin) qui mitraillent un convoi d'artillerie garé sous les peupliers de la voie basse, mais aussi les réfugiés qui traversent le village. On déplore 4 victimes - des habitants de la Marne, et les cadavres d'une cinquantaine de chevaux vont empuantir l'atmosphère pendant quelques jours, tandis que fourgons militaires, caissons et pièces de 155 sont abandonnées par les artilleurs dans les champs ou  sur le bord du chemin.
      La commune est occupée par l'ennemi le 14 juin en matinée: les allemands déplorent 2 victimes, des motocyclistes, sur la côte de Marigny. Pendant ce temps la plupart des familles locales se trouvent en exode sur les routes de l'arrondissement. Elles rentrent très vite d'ailleurs pour trouver les maisons pillées et les récoltes saccagées par 150 chevaux d'artillerie qui errent dans la campagne. 70 bovins et 1000 moutons ont été lâchés par leur propriétaire. Ceux ci les récupèrent tant bien que mal de retour à la ferme familliale. Le maire, M.MORIN y trouve la commandanture avec le drapeau à croix gammée flottant sur un hangar: poliment les occupants s'effacèrent devant "Monsieur Bourgmestre" et allèrent s'installer ailleurs, les bureaux se fixant à la Marie, le mobilier de l'école ne gagne rien à ce voisinage. Il est vrai que la commune perçut à ce sujet 2 500 F de dommage de guerre .... en 1954.
      La guerre laissait encore au village 2 blessés et une bonne trentaine de prisonniers qui vont être acheminés vers les stalags d'outre-Rhin.
      2 batteries allemandes ( soit 150 chevaux) occupèrent successivment le village du 3 juillet au 13 septembre puis du 7 décembre 1940 au 18 mars 1941. La vie du village doit s'accommoder des sujétions de l'occupation. Les privations sont d'abord assez mal supportées.  Dés le 24 novembre, le conseil municipal se fait l'écho des habitants pour demander le rétablissement des services d'autobus: vou qui reste lettre morte...
      Conformément aux directives inspirées par l'occupant, le maire doit prendre un arrêté pour collecte des os (15 décembre 1940) puis pour établir une commission de classification des consommateurs. C'est là, le prélude au rationnement dont le service finalement sera assuré par un seul homme qui généreusement pour celà recevra une prime de 463 F en 1941 et de 679,50 F en 1942. A cette date, une commision de contrôle des titres d'alimentation est créée. Les commissions fleurissent pendant cette période. Plus tard (1943), viendra encore une comission d'évaluation des ressources en boucherie, puis une commission d'entraide agricole.
      L'occupant, surtout au début, fait preuve de rapacité devant les ressources offertes par l'agriculture locale. Mais le vieux fonds contestataire local se réveille dès novembre 1940 quand les paysans locaux sont taxés d'un contingent de 1 150 q. de paille qu'avec la meilleure volonté du monde, ils sont incapables de fournir. Plus tard, les réparties ironiques et mordantes du vieux Marie d'Ossey cingleront plus d'une fois les occupants ou leurs valets et resteront longtemps célèbres dans le canton. Faut-il préciser que les Allemands récupèrent le cuivre des fils de la ligne électrique d'éclairage public ?
      Enfin le voisinage du camp de Romilly amena bien souvent les avions allés dans le ciel du village. Et comme la D.C.A. allemande était assez précise, il arriva plus d'une fois que les bombardiers anglais durent se délecter de leurs projectiles avec de s'écraser dans le voisinage; ainsi, en novembre 1942, quand les bombes tombèrent derrière les Trois-Maisons et, une autre fois, quand les "sapine à FILLIOT" reçurent un chapelet d'engins incendiaires.
      J'ai dit plus haut que 30 mobilisés du village, devenus prisonniers de guerre, étaient retenus en Allemagne depuis 1940, un seul avait bénéficié d'une libération immédiate, quelques-uns restèrent au cours des hostilités, un certain nombre fut converti en travailleurs du travail obligatoire. Ce service du travail obligatoire trouva d'ailleurs facile pâture dans le monde de la bonneterie locale; de volontaires point, mais des requis (11). D'autres, visés par de sournoises délations n'y échappèrent que par mirale. Quelques-uns d'entre-eux, enfin, préférant se terrer en attendant des jours meilleurs. Le village héberges des réfractaires venus de l'extérieur (4); ce qui m'amène à parler de la résistance.
 
       La résistance locale ? Si vous en parlez à ceux qui s'honorent d'en avoir fait partie, vous en retirez l'impression d'une organisation solide, active au rôle prépondérant. Mais si votre interlocuteur est un monsieur "Tout le monde" vous recevez un sourire amusé, parfois même des commentaires désobligeants; chacun sait qu'il n'est pas possible de plaire à tout le monde, en période de troubles surtout...
      Les résistants locaux (Georges GUSIEE, Marceau NOËL, Marcel DUPONT, André CHARRIER, Albert FONTAINE, Marcel SAUTIERE, JOUOT, Pierre LEBRUN, Raoul AUVAGE et Aimé LEPLAT) se partageaient en 3 réseaux dépendant des F.T.P. (Francs-Tireurs et Partisans) de Romilly. L'instituteur HARDIN fervent socialiste, militait au mouvement de
Pierre BROSSOLETTE.
      Leur activité s'étendit à plusieurs domaines; en premier l'hébergement d'aviateurs alliés. Ils assurèrent ensuite une partie du ravitaillement du maquis de Rigny la Nonneuse et plus particulièrement celui des combattants réfugiés dans le bois de Conges qui recevaient la nourriture des mains de Marceau NOËL; alors domestique . La résistance osseyonne se targue encore du plastiquage des pylones haute-tension, du vol de cuivre collecté par l'occupant et naturellement de transports d'armes. Je ne saurais passer sous silence l'activité de Marcel DUPONT qui, grâce à ses multiples connaissances, à l'autorisation de circuler (délivrée par les Allemands) et à son entregent personnel abattit un travail énorme , surtout dans les divers transports nécessités par la situation. Les mauvaises langues ajouteront encore le vol des bons de tabac à la mairie et la récupération de l'argent parachuté. Pourtant ....personne ne semble s'être enrichi au village.... ou bien l'argent a filé vite. Personne non plus n'a été décoré...
      La libération s'effectue sans heurts malgré les appréhensions du maire qui n'appréciait guère cette activité clandestine et ce déploiement plus ou moins ostentatoire de mitraillettes et de fusils de chasse...
      Au dire des résistants, l'armée américaine contactée dès son arrivée à Villadin vit sa progression assurée par l'action des F.F.I. ( Forces Françaises de l'Intérieur) jusqu'à Romilly. Mon voisin m'affirme avoir stoppé à la voie de Pont l'avance d'une patrouille de 3 jeeps. Il informe les Américains de la présence de 300 Allemands à Origny. Des chars arrivèrent ensuite par la colline de la Potence puis traversèrent les Trois-Maisons. C'était fini, on pouvait pavoiser et sonner les cloches !
      Il faudra attendre encore plus de  6 mois avant de voir revenir au village la bonne vingtaine de prisonniers et de travailleurs enfin libéré des geôles allemandes...
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Extrait des archives municipales collectées, assemblées et rédigées par M.Favin, ancien instituteur et ancien secrétaire de Mairie.
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